6 juin 2009
Entre corps déséchés et ces gens que l'on aide et qui nous blessent
4h et demie du matin, lundi premier juin 2009, et je me suis réveillé sur un autre rêve. Dans celui-ci j'accompagnais mon ami Jeff dans une visite d'une maison de faubourg. C'était en banlieu pauvre d'une grande ville. Dans cette maison que nous visitions il y avait au second étage étendu comme dans un dortoir des étinérants mais aussi et surtout beaucoup de petits corps morts déséchés comme déshydratés. La petitesse des crânes étaient particulièrement frappante. Ils étaient étenduent là sur le plancher, presque cordés sur un sol de fiantre. Sous l'obscurité de cette toiture en V dont les faibles lueurs de clarté semblaient émaner des bordures de lucarnes ajourées, manifestement cette maison montrait son abandon et ce dortoir avait dû servir aux oiseaux venus s'y abriter dans un passé pas très lointain. Sous ce toit bien charpenté qui tenait encore très bien il y avait aussi un peu de lueur qui jaillissait derrière nous sans doute de l'ouverture au plancher par laquelle nous étions passée pour arriver jusqu'ici.
Il m'a semblé que mon ami semblait ceuillir de ses deux mains l'un de ces corps déshydradés allégés du poids de leur vie enfuie, à la façon qu'on aurait pris avec prudence et délicatesse un bébé naissant que l'on aurait voulu prendre dans nos bras. Et alors que tant d'attention se portait sur la misère humaine, un bagnard de ces lieux toujours vivant, celui-là, et pour lequel Jeff était justement venu dans l'intention de porter secour, s'est approché de sa droite. Positionné debout comme en défendeur de son territoire, vêtu de vêtements sales presque en lambeaux, il m'a semblé qu'il lui écorchât le côté de la pointe d'un couteau. Mais, de sa gauche et un positionné un peu derriêre Jeff, n'ayant, dans cette pénombre, que peu de moyens de voir ni même d'intervenir, je n'en étais pas certain. Je cru pourtant qu'il allait saigner de ses côtes. Lui, ne semblait pas avoir senti une quelconque blessure.
Et dans une seconde perspective de mon rêve nous nous retrouvâmes hors de ce lieux. C'était probablement à son domicile en compagnie d'autres de ces amis. Mais là il y avait bien un peu de sang qui colorait sa chemise sur son côté droit. Et bien que nous l'invitions à y porter attention, voir même à s'empresser de se rendre à l'hôpital. Jeff n'y portait que peu d'attention. Il en était presque à nous dire de ne pas s'en préoccuper.
Sur cela je me suis réveillé très inquiet pour lui. Or pour savoir la part de vérité que ce rêve aurait pu me communiquer et qui aurait évidemment été loin de tous faits réels, je m'empressé de lui écrire. J'ouvris mon ordinateur ainsi ses programes de messenger et le programme de télévision. J'avais tellement envie de le prévenir d'un quelconque danger de sous-estimer la grâvité d'un éventuel accident que je prenais à peine conscience de cette toute nouvelle annonce de la disparition d'un Airbus d'AirFrance qui venait de disparaitre de la trace des radars non loin des côtes du Brésil.
De mon courriel pour m'informer de l'état de santé de Jeff, j'eu une réponse en fin d'après-midi en revenant de mon travail. Tout allait bien, m'écrit-il. Il était revenu la journée même, à New York, d'un voyage avec ses parents en provenance du Texas. J'étais donc rassuré. Du moins pour le passé; car sachant d'une part la fragilité de ses reins dont l'état de santé avait déjà nécessité quelques dyalises par les années antérieures et d'autre part que son récent retour à l'activité sexuelle aurait pu l'amener à inviter chez-lui des hommes sans trop d'égard à leur condition, voir même dans l'intention de les aider, comme dans mon rêve, je demeurai et soucieux du futur. Je le suis toujours quoique très critique et ferme dans mes croyances sur la relativité de toute chose, perception de tous nos sens, des concepts et même de notre réalité spatio-temporelle.
Quoiqu'il en soit, plus tard en journée, en analysant ces images de mon rêve et à l'audition des nouvelles des recherches de cet avion d'Air-France, je ne pu m'empêcher de faire des liens. Il est vrai que Jeff est un grand amateur de voyages en avion. Voyant un avion survoller plus ou moins loin de son regard, il peut aisément en identifier le model et la compagnie. De plus il aime beaucoup voyager en France. Paris est l'une des ses destinations prisées, et ce plusieurs fois par année. Il m'eut donc été difficile de ne pas penser à lui. Or, ce faisant, je me mis aussi à lier les images de mon rêve avec ce possible crash d'avion: le fait que souvent dans mes rêves un deuxièmes étage représente une proximité de la mort ou du ciel, que la présence de corps morts déséchés puisse être la résultante d'un état de carbonisation ou de déshydratation dans les airs, du fait que son travail auprès des étinérants et victimes du VIH pour l'île de Manhattan offre une similarité avec les pauvres des contrées brésiliennes tels qu'aux bidonvilles de Buenos Aires (Beaux Cieux)... Aurai-je pu mêler dans un rêve la traduction inconscience de ses ondes médiatiques dont mon édifice est saturé (antenne émettrce de radio-télévision sur le toît de l'hôtel de l'autre côté de la rue et guerre plus loin sur le Mont-Royal) et qui devaient rapportées ce matin là l'émouvante tragédie aérienne; et ce avec cet ami qui m'est chèr dont l'histoire humaine rejoint tous les thèmes de cette disparition en plein vol?
Encore ce matin en écrivant ces lignes, bien que nous en sommes maintenant à plus de 5 jours de l'incident et du rêve, je viens de voir pour une deuxième fois dans ma vie et ce en 2 dernières semaines, une gigantesque buse survoller les édifices de mon quadrilatère situé en plein centre-ville de Montréal comme pour me rappeler que rien n'est impossible, encore moins quand ce que l'on voit est porteur de symbole spirituel.
Je vous laisse ainsi, rêver à votre tour, à des histoires qui n'auront sans doute pas plus de sens que de fin que mon rêve en vous souhaitant bonne journée ou bonne nuit!
Normand Marc Croteau
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