Ce n’est pas une question. Serait-ce un appel? Surement! Mais qui sont ces pédophiles qu’il faut dénoncer? Tous les humains. Tous ces êtres qui se refusent à évoluer et qui faute de confiance en soi ne veulent pas jouer un rôle plus grand que celui d’être plus petits qu’ils ne sont. Je l’affirme sans nuance et pourtant je sais que je peux me tromper; mais selon moi ces gens, plus souvent des hommes hétéro-sexuels que des homosexuels, plus souvent hommes que femmes, sont tous, qu’importe l’orientation sexuelle qu’ils ou elles affichent des êtres qui souffrent d’un manque de confiance en eux-mêmes. Non seulement ils ou elles ont peur de fixer le regard de leur égal mais ils ont aussi peur d’exister. Ce sont des verbes en voie d’extinction. Comme des chandelles qui perdent leur flamme, ils ne cherchent pas à briller dans l’univers, tout juste à s’éteindre.
Faute de confiance en eux, ils sont incapables de révéler leur âme, avec ses limites comme avec ses grandeurs aux autres que l’on pourrait croire de leur âge, de leur connaissance, de leur espace. Dans la peur de ne pouvoir établir un contact d’intimité avec leur semblable, comme des enfants ou des victimes qu’ils se considèrent être encore, consciemment ou inconsciemment, ils s’abaissent à des rapports officiels, légaux, matrimoniaux, stéréotypés ou académiques avec leur entourage et pour ne pas s’écraser en bout de piste, ils cherchent à relever leur image en pointant leur regard à la hauteur d’enfants qu’ils estiment à leur niveau, voir même plus haut.
Mais quel est le terrain de jeu entre un adulte et un enfant? Qu’est-ce qui peut favoriser un rapport d’intimité entre un adulte et un enfant? Quelle activités peuvent satisfaire aux plaisirs de l’un ou de l’autre? Si pour la majorité des adultes il peut sembler évident que tout rapport d’intimité avec un enfant ne peut s’établir sur la sexualité, c’est bien parce que la moyenne des adultes, consciemment et inconsciemment savent se mettre dans la peaux de l’autre interlocuteur, sentent ou ressentent ce qui peut plaire ou non à l’autre qui nous fait face. Mais ça, un enfant n’a pas encore appris à s’en préoccuper, à se mettre partiellement ou totalement dans la peaux de la personne opposée. Le pédophile n’est pas un adulte, c’est un enfant dans un corps d’adulte qui non seulement n’a pas appris à bien s’aimer, mais qui n’a pas encore bien appris à penser à l’autre, à se mettre dans la peau de l’autre. Il est comme un enfant: un adulte qui joue à l’enfant , à la victime. Or que reste-t-il dans le rapport entre un adulte de fait et un réel enfant pouvant favoriser la reconnaissance de l’un envers l’autre sinon qu’un rapport de conflit, de recherche d’appropriation, un jeu animal plus qu’un jeu d’intelligence ou de sagesse. D’ailleurs le rapport de sexualité entre tous humains ne serait-il pas en définitive l’outil pour établir une relation lorsque deux êtres ou plus ne savent pas comment entrer en relation autrement? La sexualité n’est-elle pas en soi un terrain de jeu pour établir un premier contact facilement faute de bien connaître ce qui pourrait favoriser une croissance entre deux personnes. Le sexe est un langage commun à tous les êtres vivants sur terre. Faute d’autres langages communs nous nous y limitons tous, du moins jusqu’à ce qu’on prenne conscience que l’on peut trouver mieux pour grandir ensemble, pour grandir tels des soleils vers l’infini, vers l’absolu.
En ce sens tous les humains ne seraient-ils pas des pédophiles qui se limitent à des rapports humains établis par des êtres sexués faute d’essayer d’établir des relations sur des rapports de croissance de l’autre autant que de soi-même, faute de croire que l’autre comme soi-même pouvons être plus que es humains, mais aussi des âmes. Le regard d’admiration ne pourrait-il pas suffire pour assurer la croissance de chacun: quand chacun se dit: “il m’a reconnu”, “j’ai été reconnu comme important à ses yeux”… “ je peux exister”, “je suis grand”, “je peux grandir”. Quand l’autre ne nous considère plus comme le sujet ou l’objet de son plaisir; mais quand l’AUTRE DEVIENT VERBE AUTANT QUE SOI. Alors , en tentant d’aller au bout de notre action, nous n’aurions plus besoin de nommer le sujet, ou le complément de notre verbe, nous pourrions tous être VERBE. Plus besoin de la matière, de l’identification de soi, de l’autre, de ce qu’il peut faire ou non; la simple vibration qui éveillerait notre âme comme un frisson dans tout l’être sans même avoir à toucher le corps peut suffire à croire que l’on peut continuer d’ETRE à l’infini, d’ETRE VERBE.
Normand Marc Croteau
réflexion du 14 avril 2010