11 février 2011

J'ai rêvé dans la nuit du 9 au 10 que je me retrouvais dans un environnement de personnes qui cachaient leur différence par peur du jugement que les humains ordinaires allaient penser ou dire d'eux; tellement qu'ils en venaient à se croire eux-mêmes bannis, ostracisés et condamnés aussi de malheurs physiologiques au point même de se sentir rejeté d'un hypothétique Dieu.

 

Au début de mon rêve je me suis retrouvé devant mon médecin assis dans ce qui semblait être son bureau. Du moins son taille filiforme et son visage me fit penser à lui, avec toutefois une différence importante: une grande tache de vin semblait couvrir presque la totalité de sa joue gauche. Je semblais y être que pour un examen de routine puisque notre conversation portait sur des choses anodines de nos vies, presque échange d'amitié tel que j'en ai souvent avec lui. Puis au sortir de son bureau, dans l'office de réception, je me suis retrouvé avec un dilemme: cet emplacement se trouvant à un étage supérieur, genre 2ième, je ne parvenais pas à trouver un escalier qui aurait pu me permettre d'en descendre jusqu'au rez-de-chaussé bien qu'il y avait une sortie qui ressemblait d'ailleurs plus à panneau au plafond. Je me suis finalement retrouvé devant la résidence cossue, de pierre de marbre blanc, celle d'un autre médecin que je ne connaissais pas. Une fois à l'intérieure, celle-ci semblait comporter un grand hall de 2 étages, bien éclairé, blanc, ceinturé d'une étroite mezzanine. On aurait pu s'y envoler. L'homme, professionnel mais respectueux semblait plutôt désintéressé et distant. Là aussi quand je voulu sortir de sa maison je fus aussi confronté à la difficulté d'y trouver un escalier ou une échelle qui m'aurait permis de rejoindre la porte d'entrée, d'allure conventionnelle, mais qui se trouvait au niveau de la mezzanine.

De l'extérieur, en regardant sur le côté de son petit domaine, s'envoler, ce qui m'a semblé 2 oiseaux occupés à copuler dans les aires qui allaient atterrir sur le parterre adjacent très verdoyant. Quand je les rejoignis par delà la haute clôture de planche brune, curieux d'observer cet évènement rarissime, je découvris que ces gros oiseaux étaient des humains ailés qui tentèrent rapidement de me cacher leurs ailes. Le jeune adulte (il faut dire que dans mon rêve nous semblions avoir approximativement le même âge) ressentit toutefois qu'il n'avait rien à craindre de moi et même que très sympathique, il m'invita dans sa famille. Nous passâmes alors au travers d'un cartier très modeste jusqu'à l'étage du domicile de ces parents. J'ai même quelque peu l'impression qu'après une petite marche qui me fit voir la pauvreté des gens, voir même leur misère autant psychologique que physique, il me prit dans ses bras pour nous envoler, grâce à ses ailes, jusque chez-lui. Un petit appartement très très sobre, peu éclairé, presque sans pièce. Là il m'amena dans sa chambre pour me montrer le fruit de sa créativité: un faux foyer dont le rideaux de tulles donnait un effet encore plus vrai semblant. Je lui partageai mon admiration de son ingénieux stratagème pour aménager et rendre agréable et chaleureuse cette pièce encore plus sombre.

Puis nous sommes revenus dans la salle commune un peu plus éclairé, entre autre par une petite fenestration, dont une porte conventionnelle donnant sur un balcon. Là il me présenta alors à ses parents. Il semblait aussi y avoir une soeur plus jeune qui semblait resté à l'ombre des mûrs. Il me fit asseoir à la table où je déposé mon sac; un genre de sac de tissus vert pâle, à baudrier juste assez grande pour contenir un portable ou des documents ou quelques volumes. Sa mère semblait s’inquiéter de ce que pouvait contenir mon sac. Elle nous demanda si, dans ce sac, je ne pourrais pas cacher quelque chose qui pourrait dévoiler leur différence, c.a.d. le fait qu'ils étaient une famille d'humains possédant des ailes. Forte de ses peurs, elle alla même jusqu'à plongé sa main dans mon sac dans l’espérance d'y découvrir un quelconque appareil qui aurait pu enregistrer une preuve de ce que mon nouveau copain m'offrait si aimablement de partager: leur intimité.

Mal lui en pris car elle en sortie avec une douleur sur le dessus de sa main. En effet un court gallon de plastique transparent, comme on en appose parfois sur des pantalons jeans dans les étalages de magasin, s'y était adhéré à son poil. Elle semblait en ressentir une brûlure au point qu'elle se sentit piégée, bien que ce soit-elle même qui fouilla dans mon sac. Or il fallu toute la participation et la persuasion, particulièrement de son fils, de moi-même et celle du père pour lui faire prendre conscience qu'elle s'était auto-suggestionné elle-même de cette brûlure et même d'un hypothétique rejet par la société des humains sans ailes; qu'il n'y avait pas de croix sur la bande transparente, tout juste des lignes noires marquant une mesure; et que par ailleurs même une vraie croix n'aurait pu occasionner aucune brûlure à quelconques êtres vivant; que non seulement Dieu ne saurait faire de mal à des êtres aussi charmants et beaux mais que toutes créations de l'univers formel ou non-formel sont aimés, embrassés de sa présence amoureuse sans condition. Pourvu qu'on le veuille et qu'on se laisse acceuillir par les autres.

 

Tout ce rêve pour mettre en image un principe pourtant si simple mais aussi si commun de la vie humaine: beaucoup de gens se sentent rejetés des autres, non pas parce qu'ils le sont réellement, mais simplement parce qu'ils se croient eux-mêmes rejetés des autres.

 

Ne serait-ce pas, après tout le cas de tous les humains, même non-ailés, de s'être mis eux-mêmes à l'écart de la communion paradisiaque de tous les êtres; de s'enfermer dans l'illusion qu'ils sont rejetés alors qu'il n'en est rien; et qu'ainsi, dans leurs obsession de ne pas être aimé, de craindre les autres, de régimenter sans cesse leur comportement, de légiférer continuellement leur vie, au lieu de faire confiance en leur amour, au lieu d'aimer, au lieu d'être. ...

 

 

Normand Marc Croteau , etre@envoix.com, envoix@live.ca

vendredi 11 fév. 2011

 

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