21 juin 2011

Lundi 21 juin 2011; 2h49 am

Je viens de me réveiller sur un rêve dans lequel j'assistais bien malgré moi aux prémices d'une enquête criminelle :

Je me retrouvai dans la cours arrière d’un  vieux et grand collège désaffecté; un de ses collège en brique rouge avec, qui sans le voir, devait paraître en façade deux ailes formant une enceinte intérieure.  Un collège de plusieurs étages, 4 ou 5, qui aurait appartenu à une ancienne communauté de pères ou de frères. De la partie centrale, au fond de l’enceinte s'élevait plus en hauteur. De plus un pignon-cloché chevauchait cet étage supplémentaire.

De l'arrière de l'édifice, l'ensemble apparaissait d’autant plus haut qu’il trônait sur une petite colline aménagée étroitement en deux étroits paliers de terrasses. Des parterres, ci-et-là, s'élevaient de très grands et vieux feuillues. Il s'agissait sans doute plus d'ormes que d'érables, bien qu'il devait y en avoir.   Au pied des escarpements, quelques taillis et broussailles, semblaient cachés une haute clôture devant empêcher, à l'origine, les élèves d’accéder aux voix ferrées toujours dénudées. Celles-ci, comme des lignes droites bien découpées,en deux tracs de fer rouillée, tranchaient par leur platitude mortuaire sur un long lit de graviers blancs. Les ouvrages, presqu'abandonnés,marquaient le temps qui, insatiablement, ne cesse de passer, comme la façade de cette vieille usine de l'autre côté, tout fissurés et suffisamment troués pour laisser pénétrer les rats de tout acabit.

Au plus marquant de mon rêve, nous nous trouvions sur la plus haute marche des parterres, sous le très haut parapluie de ces vieux ormes.   Ces derniers décoraient hautement d'une solennelle obscurité la nuit qui s’allongait. 

Je longeai l’arrière de l’édifice de sa gauche vers la droite, tout en traversant un petit vallon aménagé en creuset dans le coeur du décor, (sans doute pour permettre d’accéder aux sous-baissements de l’édifices.  

Du côté jardin de la scène, un enquêteur était  à mon côté, à interroger deux usagés nocturnes des lieux au sujet d’un cadavre qui venait d’être découvert près des clôtures, dans un talus.  Il semblait que le crime eut daté de l’hiver précédent car aucune odeur ne semblait avoir perturbé l’activité insolite dont les lieux faisaient l’objet, à en supposer par le nombre de noctambules qui déambulaient encore malgré la pénombre qui s’installait. 

À en juger par l’accoutrement des hommes qui s’y trouvaient, force était de conclure que l’obscurité croissante devait faire place  à des joutes de plus en plus joyeuses: hommes majoritairement vêtus de cuir ou de jeans.  D’ailleurs 2 des hommes qui se prêtaient à répondre aux questions des enquêteurs, me surprirent beaucoup, non pas par la légèreté de leurs vêtements qui saillaient sur des torses, épaules et biceps mesurément bien travaillés, tel des mannequins qui auraient paradé pour un défilé fétiche; mais par la qualité et l’originalité du design de leur vêtement de cuir :  cuir patin au fond noir délavé en oblique par des raclements égaux de teinture rouilles. On aurait dit une boue bien étalée qui s'effritait en partant du bas des torses jusqu’à s’éteindre sur les épaules en noir d'origne toujours reluisant. On aurait dit que les cuirs auraient été délavés par un frottement réglé de carton mal découpé.  C’était, sommes toute une belle œuvre d’art colorée qui apparaissant devant moi dans toutes ses coutures charnelles et texturales.  Ce beau cuir des vestes teintant l’objectif rude et boueux de leur usage ne rehaussait pas seulement les volutes des côtes, mais  il accentuait aussi d'autres valons de leurs corps : on le soupçonnait sur les marcels oucamisoles sous-jacentes et il jaillissait sur les shorts de l’un comme sur lepantalon du second.  

Comme ces derniers témoignaient de leur connaissance de l’habitude des lieux, nous n’eurent pas à attendre trop longtemps pour observer un exemple des facilités que les arrière-cours des édifices jalonnant le chemin de fer permettaient :  au bas de la colline, de l’autre côté des barbelés, on vit apparaître quelques junkys s’adonnant à marchander du « stocks » apparemment illicites, passant leurs bras au travers de perforations qu'offraient les structures trop expérimentés des usines abandonnées. Leur ignorance totale de l’enquête qui s’exécutait de ce côté-ci, pourtant sous leurs yeux,imageait, à l’évidence leur misérabilisme intellectuelle autant que leurdésespoir spirituel.  

Et c'est alors que je sortis de l'immobilisme de mon sommeil.

 

Normand Marc Croteau

Normand Marc Croteau 

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